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roles qui, banales au début, ne tardèrent pas à devenir quelque peu plus familières, plus intimes. Nous nous informions mutuellement de notre santé. Hopkins plaisantait ma bonne mine :

— Nous avons un accusé qui avoue… sa santé ! disait-il avec un petit sourire qui crispait ses lèvres minces, toujours si soigneusement rasées.

Peu à peu, notre familiarité devint plus grande. Je m’enhardis à convier William Hopkins à prendre une tasse de thé et à fumer du maryland frais. Il accepta sans façon. Il vint chez moi, j’allai chez lui. Au bout d’un an, nous fûmes de parfaits amis. L’appartement de Hopkins était simple et sobre. Chez lui, le parquet était nu, mais admirablement ciré. Peu de tableaux aux murs, mais excellents. La bibliothèque se composait d’une centaine de volumes dont les romans étaient exclus. C’étaient des livres de science, de médecine, de toxicologie, des choses graves et sévères qui indiquaient clairement les tendances intellectuelles de Hopkins tourné vers les sciences exactes et positives. Dans ce studio, une table était placée devant la fenêtre à laquelle Hopkins tournait toujours le dos. Cela lui permettait de dévisager en pleine clarté le visage des visiteurs, suivant une habitude vieille déjà, mais excellente toujours, employée par les juges d’instruction.