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accusation d’un nouveau genre, oubliant les propres maux de son pays, l’Égypte. Sans doute Sésostris, le roi d’Égypte légendaire, l’a aveuglé [65]. Mais nous, ne pourrions-nous pas citer nos rois David et Salomon, qui ont soumis bien des nations ? 133 Cependant n’en parlons pas. Mais il est un fait universellement connu, quoique ignoré d’Apion : c’est que les Perses et les Macédoniens, maîtres après eux de l’Asie, asservirent les Égyptiens, qui leur obéirent comme des esclaves, alors que nous, libres, nous régnions même sur les cités d’alentour pendant cent vingt ans environ [66], jusqu’au temps de Pompée le Grand. 134 Et alors que tous les rois de la terre avaient été subjugués par les Romains, seuls nos rois, pour leur fidélité, furent conservés par eux comme alliés et amis.


XII

Apion prétend que la race juive n’a pas produit de grands hommes.


135 « Mais nous n’avons pas produit d’hommes dignes d’admiration, qui, par exemple, aient innové dans les arts ou excellé dans la sagesse ». Et il énumère Socrate, Zénon, Cléanthe et d’autres du même genre ; puis, ce qui est le plus admirable de tous ses propos, il s’ajoute lui-même à la liste et félicite Alexandrie de posséder un tel citoyen. 136 Assurément il avait besoin de témoigner pour lui-même ; car aux yeux de tous les autres il passait pour un méchant ameuteur de badauds, dont la vie fut aussi corrompue que la parole, de sorte qu’on aurait sujet de plaindre Alexandrie si elle tirait vanité de lui. Quant aux grands hommes nés chez nous qui méritèrent des éloges autant qu’aucun autre, ils sont connus de ceux qui lisent mon Histoire ancienne.