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tement nourri des mets les plus coûteux et les plus réputés, des esclaves entrant dans l’endroit dont l’accès est interdit même aux plus nobles des Juifs s’ils ne sont pas prêtres. 111 C’est donc une très coupable impiété et un mensonge volontaire destiné à séduire ceux qui n’ont pas voulu examiner la vérité, s’il est vrai qu’en débitant ces crimes et ces mystères, ils ont tenté de nous porter préjudice.


IX

Fable ridicule d’après laquelle un Iduméen, déguisé en Apollon, alla dérober dans le temple la tête d’âne.


112 Après cela Apion raille les Juifs, comme très superstitieux, en ajoutant à sa fable le témoignage de Mnaséas [54]. Cet auteur raconte, à l’en croire, qu’il y a très longtemps, les Juifs et les Iduméens étant en guerre, d’une certaine ville iduméenne nommée Dora [55], un des hommes qui étaient attachés au culte d’Apollon [56] vint trouver les Juifs. Il se nommait, dit-il, Zabidos. Il leur promit de leur livrer Apollon, le dieu de Dora, qui se rendrait à notre temple si tout le monde s’éloignait. 113 Et toute la multitude des Juifs le crut. Zabidos cependant fabriqua un appareil de bois dont il s’entoura et où il plaça trois rangs de lumières. Ainsi équipé il se promena, de sorte qu’il avait de loin l’apparence d’une constellation [57] en voyage sur la terre. 114 Les Juifs, frappés de stupeur par ce spectacle inattendu, restèrent à distance et se tinrent cois. Zabidos tout tranquillement arriva jusqu’au temple, arracha la tête d’or du baudet — c’est ainsi qu’il s’exprime pour faire le plaisant — et revint en hâte à Dora. 115 Ne pourrions-nous pas dire à notre tour qu’Apion surcharge le baudet, c’est-à-dire lui-