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du mensonge que les faits eux-mêmes montrent facilement. 99 En effet, les Grecs ne sont pas seuls, comme on sait, à avoir des lois en désaccord avec les nôtres ; mais il y a surtout les Égyptiens et beaucoup d’autres peuples. Or, quel est celui de ces peuples dont les citoyens n’aient jamais eu à voyager chez nous ? Et pourquoi dès lors, par un complot sans cesse renouvelé, aurions-nous besoin, pour les Grecs seuls, de verser le sang ? 100 Et puis comment se peut-il que tous les Juifs se soient réunis pour partager cette victime annuelle et que les entrailles d’un seul aient suffi à tant de milliers d’hommes, comme le dit Apion [48] ? Et pourquoi, après avoir découvert cet homme quel qu’il fût, Apion n’a-t-il pu enregistrer son nom [49] ? 101 ou comment le roi ne l’a-t-il pas ramené dans sa patrie en grande pompe, alors qu’il pouvait par ce procédé se donner à lui-même une grande réputation de piété et de rare philhellénisme, tout en s’assurant de tous, contre la haine des Juifs, de puissants secours ? 102 Mais passons : il faut réfuter les insensés non par des raisons, mais par des faits. Tous ceux qui ont vu la construction de notre temple savent ce qu’il était, connaissent les barrières infranchissables qui défendaient sa pureté [50]. 103 Il comprenait quatre portiques concentriques dont chacun avait une garde particulière suivant la loi. C’est ainsi que, dans le portique extérieur tout le monde avait droit d’entrer, même les étrangers ; seules les femmes pendant leur impureté mensuelle s’en voyaient interdire le passage. 104 Dans le second entraient tous les Juifs et leurs femmes, quand elles étaient pures