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pas même pu s’appuyer sur quelque raisonnement d’analogie ( ?). 86 En effet, les ânes, chez nous, n’obtiennent ni honneur ni puissance, comme chez les Égyptiens les crocodiles et les vipères, puisque ceux qui sont mordus par des vipères ou dévorés par des crocodiles passent à leurs yeux pour bienheureux et dignes de la divinité [45]. 87 Mais les ânes sont chez nous, comme chez les autres gens sensés, employés à porter les fardeaux dont on les charge, et s’ils approchent des aires pour manger [46] ou s’ils ne remplissent pas leur tâche, ils reçoivent force coups ; car ils servent aux travaux et à l’agriculture. 88 Ou bien donc Apion fut le plus maladroit des hommes à imaginer ses mensonges, ou, parti d’un fait, il n’a pas su en conclure justement ( ?), car aucune calomnie à notre adresse ne peut réussir.


VIII

Autre légende calomnieuse : le meurtre rituel.


89 Il raconte encore, d’après les Grecs, une autre fable pleine de malice à notre adresse. Là-dessus, il suffira de dire que, quand on ose parler de piété, on ne doit pas ignorer qu’il y a moins d’impureté à violer l’enceinte d’un temple qu’à en calomnier les prêtres. 90 Mais ces auteurs se sont appliqués plutôt à défendre un roi sacrilège qu’à raconter des faits exacts et véridiques sur nous et sur le temple. Dans le désir de défendre Antiochus et de couvrir la déloyauté et le sacrilège qu’il a commis envers notre race par besoin d’argent, ils ont encore inventé sur notre compte la calomnie qu’on