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raient et la jugeaient digne d’un si grand culte ; il affirme que le fait fut dévoilé lors du pillage du temple par Antiochos Épiphane et qu’on découvrit cette tête d’âne faite d’or, et d’un prix considérable. — 81 A cela donc je réponds d’abord qu’en sa qualité d’Égyptien, même si chose pareille avait existé chez nous, Apion n’eût point dû nous le reprocher, car l’âne n’est pas plus vil que les furets ( ?), les boucs et les autres animaux qui ont chez eux rang de dieux. 82 Ensuite comment n’a-t-il pas compris que les faits le convainquent d’un incroyable mensonge ? En effet, nous avons toujours les mêmes lois, auxquelles nous sommes éternellement fidèles. Et, quand des malheurs divers ont fondu sur notre cité comme sur d’autres, quand [Antiochos] le Pieux [44], Pompée le Grand, Licinius Crassus et, en dernier lieu, Titus César triomphant de nous ont occupé le temple, ils n’y trouvèrent rien de semblable, mais un culte très pur au sujet duquel nous n’avons rien à cacher à des étrangers.

83 Mais qu’Antiochos (Épiphane) mit à sac le temple contre toute justice, qu’il y vint par besoin d’argent sans être ennemi déclaré, qu’il nous attaqua, nous ses alliés et ses amis, et qu’il ne trouva dans le temple rien de ridicule, 84 voilà ce que beaucoup d’historiens dignes de foi attestent également, Polybe de Mégalopolis, Strabon de Cappadoce, Nicolas de Damas, Timagène, les chronographes Castor et Apollodore ; tous disent que, à court de ressources, Antiochos viola les traités et pilla le temple des Juifs plein d’or et d’argent. 85 Voilà les témoignages qu’aurait dû considérer Apion s’il n’avait eu plutôt lui-même le cœur de l’âne et l’impudence du chien, qu’on a coutume d’adorer chez eux. Car son mensonge n’a pas même