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ceux-ci de leur rang royal, et poussant les autres jusqu’au crime. 59 Mais à quoi bon en dire davantage ? Ne l’abandonna-t-elle pas lui-même au milieu du combat naval, lui, son mari, le père de leurs enfants, et ne l’obligea-t-elle pas à livrer son armée et son empire pour la suivre ? 60 En dernier lieu, après la prise d’Alexandrie [35] par César, elle ne vit plus d’espoir pour elle que dans le suicide, tant elle s’était montrée cruelle et déloyale envers tous. Pensez-vous donc que nous ne devions pas nous glorifier de ce que, dans une disette, comme ledit Apion, elle ait refusé de distribuer du blé aux Juifs ? 61 Mais cette reine reçut le châtiment qu’elle méritait ; et nous, nous avons César pour grand témoin de l’aide fidèle que nous lui avons apportée contre les Égyptiens [36] ; nous avons aussi le Sénat et ses décrets, ainsi que les lettres de César Auguste qui prouvent nos services. 62 Apion aurait dû examiner ces lettres et peser, chacun en son genre, les témoignages rédigés sous Alexandre et sous tous les Ptolémées, comme ceux qui émanent du Sénat et des plus grands généraux romains. 63 Que si Germanicus ne put distribuer du blé à tous les habitants d’Alexandrie [37], c’est la preuve d’une mauvaise récolte et de la disette de blé, non un grief contre les Juifs. Car la sage opinion de tous les empereurs sur les Juifs résidant à Alexandrie est notoire. 64 Sans doute, l’administration du blé leur a été retirée, comme aux autres Alexandrins ; mais ils ont conservé la très grande preuve de confiance que leur avaient jadis accordée les rois, je veux dire la garde du fleuve et de toute la (frontière ?) [38] dont les empereurs ne les ont pas jugés indignes.