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lépreux, les aveugles et les boiteux, l’accord est parfait, j’imagine, entre les écrivains antérieurs et cet exact grammairien. 16 En effet, selon Manéthôs, c’est sous le règne de Tethmôsis que les Juifs furent chassés d’Égypte, 393 ans avant la fuite de Danaos à Argos ; selon Lysimaque, c’est sous le roi Bocchoris, c’est-à-dire il y a 1.700 ans ; Molon et d’autres donnent la date à leur fantaisie. 17 Mais Apion, le plus sûr de tous, a fixé la sortie d’Égypte exactement à la VIIe olympiade et à la première année de cette olympiade, année, dit-il, où les Phéniciens fondèrent Carthage [6]. Il a ajouté de toutes pièces cette mention de Carthage dans la pensée qu’elle était un témoignage éclatant de sa véracité. Mais il n’a pas compris que par là il s’attire un démenti. 18 En effet, s’il faut, sur cette colonie, croire les annales phéniciennes, il y est écrit que le roi Hirôm vécut cent cinquante-cinq ans avant la fondation de Carthage [7] ; 19 j’en ai fourni les preuves plus haut d’après les annales phéniciennes, montrant que Hirôm était l’ami de Salomon qui éleva le temple de Jérusalem, et qu’il contribua pour une grande part à la construction de cet édifice [8]. Or, Salomon lui-même bâtit le temple six cent douze ans après que les Juifs furent sortis d’Égypte [9]. 20 Après avoir donné à la légère, pour le nombre des expulsés, la même évaluation que Lysimaque [10] — il prétend qu’ils étaient cent dix mille — Apion indique une cause extraordinaire et bien vraisemblable qui explique, d’après lui, le nom du sabbat.