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jures avec plaisir et les louanges avec impatience, j’ai cru nécessaire de ne point laisser sans examen même cet auteur, qui a écrit contre nous un réquisitoire formel comme dans un procès. 5 D’ailleurs, la plupart des hommes, je le vois, ont aussi l’habitude de se réjouir fort quand celui qui a commencé par calomnier autrui se voit lui-même convaincu de son ignominie. 6 Il n’est pas facile d’exposer son argumentation ni de savoir clairement ce qu’il veut dire. Mais on distingue à peu près, dans le grand désordre et la confusion de ses mensonges, que les uns rentrent dans le même ordre d’idées que les récits examinés plus haut sur la façon dont nos ancêtres sortirent d’Égypte, que les autres constituent une accusation contre les Juifs résidant à Alexandrie ; 7 en troisième lieu, il mêle à ces assertions des calomnies contre les cérémonies de notre temple et le reste de nos lois.


II

Ses absurdités sur Moïse et sur les maladies des Juifs qui s’enfuirent d’Égypte.


8. Que nos pères n’étaient point de race égyptienne, qu’ils ne furent chassés d’Égypte ni en raison de maladies contagieuses, ni pour d’autres infirmités de ce genre, je crois en avoir donné plus haut des preuves, non seulement suffisantes, mais encore surabondantes. Je vais mentionner brièvement les allégations ajoutées par Apion. 10 Il s’exprime ainsi dans le troisième livre de son Histoire d’Égypte : « Moïse, comme je l’ai entendu dire aux vieillards parmi les Égyptiens, était d’Héliopolis [2] ; assujetti aux coutumes de sa patrie, il installa des lieux de prières en plein air, dans des enceintes telles qu’en avait la ville et les orienta tous vers l’est [3] ; car telle est aussi