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leurs proches ou de leurs amis ne les suivit dans leur révolte ni ne prit sa part de leurs dangers, les contaminés envoyèrent à Jérusalem, et en ramenèrent des alliés ! [272]. Quelle amitié, quelle parenté existait donc entre eux auparavant ? Au contraire, ils étaient ennemis et les mœurs les plus différentes les séparaient. Suivant lui, les gens de Jérusalem prêtèrent tout de suite l’oreille à la promesse qu’ils occuperaient l’Égypte, comme si eux-mêmes ne connaissaient point parfaitement le pays dont ils avaient été chassés par la force ! [273]. Encore si leur situation avait été embarrassée ou mauvaise, peut-être se seraient-ils exposés au danger. Mais, habitant une ville opulente, et recueillant les fruits d’un vaste pays plus fertile que l’Égypte159, pourquoi, dans l’intérêt d’anciens ennemis et d’estropiés qu’aucun même de leurs proches ne supportait, allaient-ils s’exposer au danger en les secourant ? Car certainement ils ne prévoyaient pas que le roi s’enfuirait. [274]. Au contraire, Manéthôs dit lui-même qu’à la tête de trois cent mille hommes le fils d’Aménophis160 marcha à leur rencontre dans la direction de Péluse161. La nouvelle en était notoire dans tous les cas parmi ceux qui étaient là ; en revanche, d’où auraient-ils conjecturé qu’il changerait d’avis et prendrait la fuite ? — [275]. Vainqueurs de l’Égypte, dit-il ensuite, les envahisseurs venus de Jérusalem commettaient mille sacrilèges qu’il leur reproche, comme s’il ne les avait pas introduits en qualité d’ennemis ou comme s’il était juste de faire un crime de cette conduite à des hommes appelés de l’étranger, alors qu’avant leur arrivée des Égyptiens de race commettaient ces mêmes impiétés et avaient juré de les commettre. [276]. D’autre part, dans la suite Aménophis revint à la charge, gagna une bataille, et, tout en massacrant les ennemis, il les chassa jusqu’en Syrie. Ainsi, pour tous les envahisseurs, d’où