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raconte de nous. [209]. Il s’exprime ainsi  : « Ceux qu’on appelle Juifs, habitants de la ville la plus fortifiée de toutes, que les naturels nomment Jérusalem, sont accoutumés à se reposer tous les sept jours, à ne point, pendant ce temps, porter leurs armes ni cultiver la terre ni accomplir aucune autre corvée, mais à prier dans les temples jusqu’au soir les mains étendues. [210]. Aussi lorsque Ptolémée fils de Lagos envahit leur territoire avec son armée, comme, au lieu de garder la ville, ces hommes persévérèrent dans leur folie, leur patrie reçut un maître tyrannique, et il fut prouvé que leur loi comportait une sotte coutume131. [211]. Par cet événement, tout le monde, sauf eux, apprit qu’il ne faut recourir aux visions des songes et aux superstitions traditionnelles concernant la divinité, que lorsque les raisonnements humains nous laissent en détresse dans des circonstances critiques. » [212]. Agatharchide trouve le fait ridicule ; mais, si on l’examine sans malveillance, on voit qu’il y a pour des hommes de la grandeur et un mérite très louable à se soucier toujours moins et de leur salut et de leur patrie que de l’observation des lois et de la piété envers Dieu.


XXIII

Autres auteurs grecs qui ont parlé des Juifs.


[213] J’ajoute que ce n’est pas par ignorance de notre nation, mais par jalousie, ou pour d’autres causes honteuses, que quelques-uns des historiens ont omis de nous mentionner ; je vais, je crois, en fournir la preuve. Hiéronyme, qui a composé l’histoire des successeurs