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Hypérochide répondit respectueusement : « C’est justement pour cela que nous désirons tous t’entendre. [178]. — Eh bien alors, dit Aristote, suivant le précepte de la rhétorique, donnons d’abord des détails sur sa race, pour ne point désobéir à ceux qui enseignent la narration. — Parle à ta guise, dit Hypérochide. — [179]. Cet homme donc était de race juive et originaire de Cœlé-Syrie ; cette race descend des philosophes indiens105. On appelle, dit-on, les philosophes Calanoi dans l’Inde106, et Juifs en Syrie, du nom de leur résidence ; car le lieu qu’ils habitent se nomme la Judée. Le nom de leur ville est tout à fait bizarre : ils l’appellent Jérusalémé. [180]. Cet homme donc, que beaucoup de gens recevaient comme leur hôte, et qui descendait de l’intérieur vers la côte, était Grec, non seulement par la langue, mais aussi par l’âme. [181]. Pendant que je séjournais en Asie107, il aborda aux mêmes lieux, et se lia avec moi et quelques autres hommes d’étude, pour éprouver notre science. Comme il avait en commerce avec beaucoup d’esprits cultivés, il nous livrait plutôt un peu de la sienne. » [182]. Telles sont les paroles d’Aristote dans Cléarque, et il raconte encore que ce Juif poussait à un point étonnant la force d’âme et la tempérance dans sa manière de vivre. On peut, si l’on veut, en apprendre davantage dans ce livre même. Pour moi, je me garde de citer plus qu’il ne faut108.

[183] Ainsi s’exprime Cléarque dans une digression, — car le sujet qu’il traite est différent, — et c’est ainsi qu’il nous mentionne. Quant à Hécatée d’Abdère, à la fois philosophe et homme d’action consommé, qui fleurit en même temps que le roi Alexandre et vécut auprès de Ptolémée, fils de Lagos, ce n’est pas incidemment qu’il