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nos adversaires n’éclateraient-ils pas de rire, apportant, je pense, les mêmes explications que je viens de donner, et, comme témoins de leur antiquité, ne produiraient-ils pas leurs voisins ? C’est ce que je vais moi-même essayer de faire. [70]. J’invoquerai surtout les Égyptiens et les Phéniciens, dont on ne saurait récuser le témoignage ; il est notoire, on effet, que les Égyptiens sans exception, et parmi les Phéniciens ceux de Tyr29, avaient à notre égard les plus mauvaises dispositions. [71]. Des Chaldéens je ne saurais en dire autant, car ils furent les ancêtres de notre race et, à cause de cette parenté, ils mentionnent les Juifs dans leurs annales. [72]. Quand j’aurai apporté les cautions fournies par ces peuples, je ferai connaître aussi les historiens grecs qui ont parlé des Juifs afin d’enlever à nos envieux le dernier prétexte de chicane contre nous.


XIV

Témoignage de l’Égyptien Manéthôs.


[73] Je commencerai d’abord par les écrits des Égyptiens. Je ne puis citer leurs livres mêmes  : mais voici Manéthôs30, qui était de race égyptienne, auteur manifestement initié à la culture grecque, car il écrivit en grec l’histoire de sa patrie, traduite, comme il le dit lui-même, des tablettes sacrées, et sur bien des points de l’histoire d’Égypte il reproche à Hérodote d’avoir, par ignorance, altéré la vérité. [74]. Donc ce Manéthôs, au second livre de l’Histoire d’Égypte, écrit ceci à notre sujet. Je citerai ses propres paroles, comme si je le produisais lui-même comme témoin31  : [75]. « Toutimaios32. Sous son règne, je ne sais comment, la colère divine souffla contre nous, et à l’improviste, de l’Orient, un peuple de race inconnue eut l’audace d’en-