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soucieux d’instruction, on trouve que rien de semblable n’a existé, et leurs plus anciens documents publiés sont, à ce qu’on dit, les lois sur le meurtre rédigées pour eux par Dracon, personnage qui a vécu peu avant la tyrannie de Pisistrate11. [22]. Que dire, en effet, des Arcadiens, qui vantent l’ancienneté de leur race ? C’est à peine si plus tard encore ils apprirent l’écriture.


V

Ils font œuvre littéraire plutôt que scientifique.


[23] Ainsi, c’est l’absence, à la base de l’histoire, de toutes annales antérieures, propres à éclairer les hommes désireux de s’instruire et à confondre l’erreur, qui explique les nombreuses divergences des historiens. [24]. En second lieu il faut ajouter à celle-là une cause importante. Ceux qui ont entrepris d’écrire ne se sont point attachés à chercher la vérité, malgré la profession qui revient toujours sous leur plume, mais ils ont fait montre de leur talent d’écrivain ; [25]. et si par un moyen quelconque ils pensaient pouvoir en cela surpasser la réputation des autres, ils s’y pliaient, les uns se livrant aux récits mythiques, les autres, par flatterie, à l’éloge des cités et des rois. D’autres encore s’adonnèrent à la critique des événements et des historiens, dans la pensée d’établir ainsi leur réputation. [26]. Bref, rien n’est plus opposé à l’histoire que la méthode dont ils usent