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quelles corrections Acousilaos apporte à Hésiode, comment sur presque tous les points les erreurs d’Hellanicos sont relevées par Éphore, celles d’Éphore par Timée, celles de Timée par ses successeurs, celles d’Hérodote par tout le monde10. [17]. Même sur l’histoire de Sicile Timée n’a pu s’entendre avec Antiochos, Philistos ou Callias ; pareil désaccord sur les choses attiques entre les atthidographes, sur les choses argiennes entre les historiens d’Argos. [18]. Et pourquoi parler de l’histoire des cités et de faits moins considérables, quand sur l’expédition des Perses et sur les événements qui l’accompagnèrent les auteurs les plus estimés se contredisent ? Sur bien des points, Thucydide même est accusé d’erreurs par certains auteurs, lui qui pourtant passe pour raconter avec la plus grande exactitude l’histoire de son temps.


IV

Les Grecs n’ont pas dès l’origine tenu des annales officielles.


[19] Bien d’autres causes d’une telle divergence apparaîtraient peut-être à qui voudrait les chercher, mais, pour moi, j’attribue aux deux que je vais dire la plus grande influence. Je commencerai par celle qui me parait dominante. [20]. L’insouciance des Grecs, depuis l’origine, à consigner chaque événement dans des annales officielles, voilà surtout ce qui causa les erreurs et autorisa les mensonges de ceux qui plus tard voulurent écrire sur l’antiquité. [21]. Car non seulement chez les autres Grecs on négligea de rédiger des annales, mais même chez les Athéniens, qu’on dit autochtones et