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poète est encore postérieur à la guerre de Troie. Et lui-même, dit-on, ne laissa pas ses poèmes par écrit ; mais, transmis par la mémoire, ils furent plus tard constitués par la réunion des chants ; de là les nombreuses divergences qu’on y constate6. [13]. Quant aux Grecs qui ont entrepris d’écrire l’histoire, comme Cadmos de Milet, Acousilaos d’Argos et ceux qu’on cite après lui, ils n’ont vécu que peu de temps7 avant l’expédition des Perses contre la Grèce. [14]. Mais bien certainement les premiers philosophes grecs qui aient traité des choses célestes et divines, comme Phérécyde de Syros8, Pythagore et Thalès9 furent, tout le monde s’accorde là dessus, les disciples des Égyptiens et des Chaldéens avant de composer leurs courts ouvrages, et ces écrits sont aux yeux des Grecs les plus anciens de tous ; à peine même les croient-ils authentiques.


III

Contradictions de leurs historiens.


[15] N’est-il donc point absurde que les Grecs s’aveuglent ainsi en croyant être seuls à connaître l’antiquité et à en rapporter exactement l’histoire ? Et ne peut-on point facilement apprendre de leurs historiens mêmes que, loin d’écrire de science certaine, chacun d’eux n’a lait qu’émettre des conjectures sur le passé ? Le plus souvent, en tout cas, leurs ouvrages se réfutent les uns les autres et ils n’hésitent pas à raconter les mêmes laits de la façon la plus contradictoire. [16]. Il serait superflu d’apprendre aux lecteurs, qui le savent mieux que moi, combien Hellanicos diffère d’Acousilaos sur les généalogies,