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ticulière ; elle est commune à tous les peuples, et non seulement à des Grecs mais aux plus estimés d’entre les Grecs. Les Lacédémoniens, non contents d’expulser couramment des étrangers, n’autorisaient pas leurs concitoyens à voyager au dehors, craignant dans les deux cas la ruine de leurs lois. 260 Peut-être aurait-on droit de leur reprocher leur manque de sociabilité, car ils n’accordaient à personne le droit de cité ni celui de séjourner parmi eux. 261 Nous, au contraire, si nous ne croyons pas devoir imiter les coutumes des autres, du moins nous accueillons avec plaisir ceux qui veulent participer aux nôtres. Et c’est là, je pense, une preuve à la fois d’humanité et de magnanimité.


XXXVII

Les Athéniens aussi punissaient sévèrement l’impiété. De même les Scythes et les Perses.


262 Je n’insiste pas sur les Lacédémoniens. Mais les Athéniens, qui ont cru que leur cité était commune à tous, quelle était sur ce point leur conduite ? Apollonios ne l’a pas su, ni qu’un seul mot prononcé au sujet des dieux en violation de leurs lois était inexorablement puni. 263 En effet, pour quelle autre raison Socrate est-il mort ? Il n’avait point livré sa patrie aux ennemis, il n’avait pillé aucun temple ; mais parce qu’il jurait suivant de nouvelles formules, et disait, par Zeus [166], à ce qu’on raconte, en manière de plaisanterie, qu’un démon se manifestait à lui, il fut condamné à mourir en buvant la ciguë. 264 En outre, son accusateur lui reprochait de corrompre les jeunes gens, parce qu’il les poussait à mépriser la constitution et les lois de leur patrie. Donc Socrate, un citoyen d’Athènes, subit un tel châtiment. 265 Anaxagore, lui, était de Clazomènes ; cependant, parce que les Athéniens prenaient le soleil pour un dieu, tandis qu’il en faisait une masse de métal [167] incandescente,