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En expirant, ma voix anime encore
Un luth plaintif, triste écho de mon cœur.
Ce cœur trop tendre osa rêver la gloire,
Mais il regrette une plus douce erreur…
Ah ! qu’avec moi s’éteigne ma mémoire,
Mais qu’une fois je chante le bonheur !

Il n’est plus temps. Ma débile paupière
Déjà se ferme à la clarté du jour.
Puissé-je, au moins, ombre errante et légère,
Voler vers lui comme un songe d’amour !
Et, répétés par une voix chérie,
Puissent mes chants un moment l’attendrir !
Un seul regard aurait charmé ma vie,
A ma mémoire il suffit d’un soupir.