Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arabelle.

J’obéis, Madame ! (À part, en remontant.) Qu’a-t-elle donc à vouloir m’empêcher ?… Attendons !

Elle disparaît.
Madame Rousselin.

Tu as parfois, mon ami, des idées singulières ; charger l’institutrice d’une chose pareille ! car c’est pour ta candidature, j’imagine ?

Rousselin.

Sans doute ! Et moi, je trouvais que miss Arabelle, précisément à cause de son petit amour, dont je ne doute plus, pouvait fort bien…

Madame Rousselin.

Ah ! tu ne la connais pas. C’est une personne à la fois violente et dissimulée, cachant sous des airs romanesques une âme qui l’est fort peu ; et je sens qu’il faut se méfier d’elle…

Rousselin.

Tu as peut-être raison ? Voici Julien ! Tu comprends, n’est-ce pas, tout ce qu’il faut lui dire ?

Madame Rousselin.

Oh ! je saurai m’y prendre !

Rousselin.

Je me fie à toi !

Rousselin s’éloigne, après avoir salué Julien.
La nuit est venue.