Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rousselin.

Aussi ai-je en horreur toutes ces utopies, ces doctrines subversives !… N’a-t-on pas l’idée de rétablir le divorce, je vous demande un peu ! Et la presse, il faut le reconnaître, se permet des excès…

Dodart.

Affreux !

Bouvigny.

Nos campagnes sont infestées par un tas de livres !

Rousselin.

Elles n’ont plus personne pour les conduire ! Ah ! il y avait du bon dans la noblesse ; et là-dessus, je partage les idées de quelques publicistes de l’Angleterre.

Bouvigny.

Vos paroles me font l’effet d’une brise rafraîchissante ; et si nous pouvions espérer…

Rousselin.

Enfin, Monsieur le comte (mystérieusement.) la Démocratie m’effraye ! Je ne sais par quel vertige, quel entraînement coupable…

Bouvigny.

Vous allez trop loin !…

Rousselin.

Non ! j’étais coupable ; car je suis conservateur, croyez-le, et peut-être quelques nuances seulement…

Dodart.

Tous les honnêtes gens sont faits pour s’entendre.

Rousselin, serrant la main de Bouvigny.

Bien sûr, Monsieur le comte, bien sûr.