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THÉÂTRE.

Amédée.

Ma visite de noces est légèrement en retard ; mille compliments, d’ailleurs ; femme adorable, mère charmante, belle petite sœur en sucre, bonne affaire. Moi, voilà bien huit jours que je n’ai pas salué mes pénates, ma tante doit être furieuse, j’ai passé la nuit, je meurs de faim.

Paul.

Tu vas manger, parbleu !

Amédée.

Sans refus.

Paul tire une des sonnettes de la cheminée.

Ce cher Amédée ! toujours gai.

Amédée.

Mais oui ; pourquoi pas ? Et toi ?

Paul re-sonne.

Moi aussi !

Amédée.

Et le mariage ? est-ce aussi bon qu’on le prétend ?

Paul.

Délicieux !

Il sonne plus fort.
Amédée.

Cette fois, on a entendu, ne t’inquiète pas, on va venir. (Il s’assoit.) Ce doit être bien agréable, en effet, d’avoir une petite femme toujours là, auprès de soi, pour vous dorloter.

Paul.

Sans doute. (À la cantonade.) Dominique !