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La Reine.

Non ! regarde.

Les cœurs se rapetissent à la dimension d’une noix.
Une surface dorée les enveloppe.
Dominique.

Oh ! que c’est drôle ! comme c’est drôle ! Pas de paresse ! grimpons-y !

Il va pour monter à la colonne de gauche au premier plan.
La Reine.

Non ! baisse-toi !

Le chapiteau de la colonne à gauche et celui de la colonne à droite,
s’entr’ouvrant, laissent tomber une pluie de cœurs.
Dominique, les ramassant.

On dirait, vraiment, des bonbons de sucre !

La Reine.

Ils n’en seront que plus faciles à prendre.

À Paul, qui reste immobile au pied de la colonne de droite.

Que fais-tu donc ? Tu restes là !

Paul, à part, murmurant.

Et je la perds au moment de ma victoire, quand tout semblait fini et que je croyais enfin la tenir !

Jeanne, suppliant.

Oh ! ne sois pas désespéré… Va-t’en si tu m’aimes. Tu ne connais pas le destin. Fais ce qu’elle ordonne, tout de suite, tout de suite !

Dominique.

Allons ! mon pauvre maître, encore un petit voyage, le dernier !

Paul étend son manteau, et reçoit des cœurs pendant que Dominique
en bourre ses poches.