Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
THEATRE.

HUITIÈME TABLEAU.

LA FORÊT PÉRILLEUSE.

Scène première.

DOMINIQUE, seul.
Il arrive par la droite, à petits pas, en regardant
de tous les côtés.

Perdu pour avoir quitté mon maître une minute ! Où est-il donc ?

Il crie.

Monsieur ! Monsieur !… Absent ! Eh ! c’est sa faute… Quelle diable d’idée a-t-il avec ses gnomes et son château des Cœurs ! Cherchons-le cependant ! Monsieur !… Ah bien oui ! cours après. Mais des yeux brillent dans les feuilles… Eh non ! c’est le soleil sur la mousse ! Il y a de ces effets-là dans les bois ! Continuons !… On marche ! Un oiseau qui s’envole. Suis-je bête ! Il n’en faudrait pas moins sortir d’ici ! Essayons !

Une branche le cingle.

Ah !

Il se détourne.

Personne. Dieu soit loué ! Scélérates d’épines, va ! Gueuses de branches ! Plus j’avance, plus je m’empêtre !

Les arbres le frappent avec leurs branches.

Mais… Mais… J’ai toute la forêt sur les épaules !