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absolu, la reconnaître, en être aimé, et, fort de son amour, m’emparer du château des Cœurs.

Dominique.

Ah ! très bien ! Une femme qui n’existe guère, un château qui n’existe pas. Car, enfin, qu’y a-t-il donc dans ce savoyard de château ? Des trésors ?

Paul.

Non ! mais une fortune tellement extraordinaire que tu ne peux l’imaginer.

Dominique.

Oh ! oh ! reste à savoir ! Allons, Monsieur, un bon mouvement ! Revenons à Paris !…

Paul.

Oh ! laisse-moi, Dominique ! Je suis si plein de lassitude, de découragement ! Et puis il y a dans cette ville, malgré sa vulgarité, je ne sais quel charme !

Jeanne, lui offrant une chaise près d’elle.

Oui ! restez, Monsieur !

Paul hésite.

Asseyez-vous !

Paul, à part

On n’est pas plus gracieuse, ma parole !

Il la considère. Elle baisse les yeux.

Diable ! quelle pudeur !

Silence. Ils se regardent face à face.
Jeanne.

On voit que vous êtes complètement étranger à la localité, Monsieur !