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la route qu’il faut suivre ; enfin, de vous infusionner dans le monde par toutes sortes de moyens, alliances et propagande, de manière à faire prévaloir vos principes et à demeurer, ce que vous êtes, les rois de l’humanité, les dominateurs universels ?

Tous les épiciers, debout,
la main étendue vers le pot-au-feu.

Nous le jurons !

Le grand pontife.

Et vous, Bureaucrates !

Les bureaucrates.

Présents !

Le grand pontife.

Êtes-vous bien résolus à travailler toujours le moins possible, en ne songeant toujours qu’à votre avancement ?

Les bureaucrates.

Oh ! oui !

Le grand pontife.

Jurez-vous de toujours brûler effroyablement de bois dans vos poêles, de vous montrer incivils, de maudire vos chefs en vous plaignant de l’existence, et de dépenser pour cent écus d’écritures dans une affaire de vingt-cinq centimes, dont vous ferez attendre la solution pendant quinze ans ?

Les bureaucrates.

Nous le jurons !

Le grand pontife.

Messieurs les Savants, lumières du pays, à votre tour !

Les Savants se présentent à demi courbés,
avec un tremblement sénile.