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Couturin, pour commander le silence,
étend son sceptre, un fer à papillotes.

Du calme ! têtes exaltées par la frisure ! Approche, jeune fille, — car tu as l’air d’en être une, à tes attributs naturels, bien que tu n’en possèdes point les grâces. Explique-nous, justifie ton accoutrement !

Jeanne.

Je l’ai pris là, par terre, au hasard… croyant qu’il le fallait ; et, en me relevant, tous les miroirs…

Couturin.

Assez ! Ce n’est pas d’eux qu’il s’agit.

Rapidement.

Mais, pour avoir désobéi aux lois de notre Empire, pour avoir méprisé le culte de la chaussure, les délicatesses de la lingerie et l’élégance du cheveu ; pour t’être affublée d’une aussi infâme défroque, qui fait remonter l’imagination jusqu’au temps de Corinne et du cirage à l’œuf, tu mériterais les supplices…

Tous.

Oui, oui ! les plus terribles !

Couturin.

D’être condamnée à des bottines trop étroites, à des peignes trop durs, à des corsets indélaçables !

Tous.

Bravo !

Couturin.

À porter un cabas !

Jeanne.

Grâce !