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l’exactitude, non pour travailler, mais pour surveiller vos confrères. D’abord une petite médisance çà et là, puis une dénonciation formelle — dans l’intérêt du service ; enfin une bonne calomnie, n’ayez pas peur ! De l’arrogance envers les humbles, de la bassesse devant les chefs, cravate empesée et souple échine, morbleu ! cervelle étroite et conscience large ; respectez les abus, promettez beaucoup, tenez rarement, courbez-vous sous l’orage et, dans les circonstances difficiles, faites le mort ! Mais tâchez de connaître le vice de votre supérieur ; s’il prise, achetez une tabatière, et s’il aime les jolies femmes, mariez-vous !

Paul.

Horreur !

L’inconnu.

De l’indépendance !… j’aime ça ! On ne la trouve plus, Monsieur, que dans une fortune acquise par le commerce. Nous avons le système des faillites honorables, les secrets des faux poids et du bon teint ; mais rappelez-vous que le moyen d’avancement le plus rapide pour un jeune homme, dans une grande maison, c’est de séduire la femme du bourgeois.

Paul.

Tais-toi donc, misérable !

L’inconnu.

Oui, la fille vaut mieux, parce qu’il est forcé de vous la donner en mariage !

Paul recule épouvanté.
Dominique.

Il y a au fond de bonnes idées dans ce qu’il dit.

L’inconnu, toujours impassible.

Et alors, quoi que vous soyez, les obstacles s’apla-