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et qui dit, en effet, parlant des femmes des Adyrmachides : « Lorsqu’elles prennent sur elles un pou, elles le remordent ainsi qu’il les a mordues » ; d’où Flaubert a conclu qu’elles mangeaient le parasite. Mais Hérodote dit précisément le contraire : « elles le mordent et le jettent ensuite », mots supprimés par Saliat et par Flaubert.
Ægates. Îles situées en Sicile, en face du mont Éryx. C’est là que le général romain C. Lutatius défit les Carthaginois d’Hannon, en 241 av. J.-C., et força, par cette victoire, Carthage à la paix. (Fin de la première guerre punique.)
Agazymba (Agisymba). Lac éthiopien.
Algummin. Végétal originaire d’Asie ; probablement le santal indien.
Ammon (Cornes d’) « que l’on place sous les lits afin d’avoir des songes ». Salammbô, p. 176. — Cf. Pline, XXXVII, 60. « La corne d’Hammon est une des pierres les plus révérées de l’Éthiopie ; de couleur d’or, on assure qu’elle procure des rêves prophétiques. »
Ammon ou Hammon. Dieu égyptien et phénicien, principe du Feu, Soleil.
Ammon (Temple d’). Ce temple, aussi fameux par sa majesté que par les oracles qui s’y rendaient, a été fondé par les Égyptiens, en l’honneur d’Ammon, dieu de Thèbes, dans une oasis (actuelle Syouah) située au centre du désert libyen. L’oasis était également célèbre pour sa source du Soleil. Voir Ammoniens.
Ammoniens « aux membres ridés par l’eau chaude des fontaines », p. 296. — La seule source plausible de cette assertion est sans doute ce passage d’Hérodote, IV, 181 : « À dix journées de marche de Thèbes, dans la Libye désertique, vivent les Ammoniens. Ils ont une fontaine, appelée fontaine du Soleil, dont l’eau, tiède le matin, devient froide à l’heure du marché, glacée à midi, et se réchauffe au coucher du soleil pour devenir brûlante et bouillonnante à minuit. » D’où Flaubert a pu inférer que, vivant près des sources chaudes, et se baignant fréquemment, ils finissent par avoir les membres ridés par leur eau (?). — Le voyageur anglais Browne (1799), qui retrouva le temple d’Ammon et la Fontaine du soleil, a constaté la véracité d’une partie des dires d’Hérodote.
Aqueduc. À l’époque où Salammbô fut écrite, on connaissait par quelques ruines importantes, l’existence à Carthage d’un ancien aqueduc. Mais on n’en avait déterminé ni la configuration exacte ni l’origine. C’est en 1885 que les fouilles de M. Vernaz