« Hamilcar. — Les envoyés du Grand Conseil qui viennent lui demander son fils est un souvenir d’un autre passage du même auteur. Après la Trébie, les députés de Carthage viennent demander à Hannibal qu’il leur livre son fils, désigné par le sort comme victime. Tous les ans il en fallait une ; Hannibal refuse.
« Sources principales et méthode. — Polybe, Appien, Gésenius. Hendrich (Cartago sive Carthaginiensium respublica, 1664.), a vu tous les textes latins et grecs ; ouvrage sans critique mais abondant.
« Ce qui me manquait de précis sur Carthage, je l’ai pris dans la Bible (traduction de Cahen). Quand je n’ai pas eu de textes anciens, j’ai eu recours aux voyageurs modernes et à mes souvenirs personnels. Un passage de Salluste (Jugurtha) peu remarqué parle d’une invasion assyrienne conduite par Hercule sur les côtes d’Afrique ; ils se mêlèrent aux Libyens et devinrent les Numides. L’invasion phénicienne est postérieure (XIX). J’ai rapproché ce passage d’un autre dans Frank (Kabbale), où il dit que les Assyriens ont fourni aux Juifs les noms, les mots, les vues et les caractères dont ils se servent aujourd’hui (Talmud). Voir cette question dans Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. XII, ancienne série.
« Telle est ma base. Cette origine assyrienne m’a servi pour prendre des ornementations, des détails d’architecture, des types de tête ; où les preuves me manquaient, j’ai induit.
« Les similitudes entre l’Égypte et Carthage m’ont été indiquées par plusieurs inscriptions de Gésenius, ou Isis et Osiris sont formellement mentionnés.
« Dans les papiers de M. de Monbret (bibliothèque de Rouen) j’ai trouvé le dessin d’un sarcophage à l’égyptienne, découvert en Sardaigne. Il était, dit la note qui accompagne le dessin, en argile rouge et le dessin le représente couvert de caractères puniques ; c’est là ce qui m’a fait écrire (page 4) : « Les fourneaux pour cuire les cercueils d’argile commençaient à fumer ». [Ce passage a disparu dans les corrections de Flaubert.]
« Pour la topographie de Carthage et la géographie de la région de Tunis. — Appien a été mon guide. J’ai suivi, quant aux postes, l’opinion de Chateaubriand adoptée par Falbe.
« La description du Côthon (p. 161) est copiée dans Appien, mais je l’ai interprété. Au lieu de dire : comme sur des « colonnes ioniques », je mets « des cornes sur les chapiteaux » ; ce qui doit être la pensée même d’Appien plus précisée.