armées réunies viendraient plus facilement à bout des Barbares (*).
Or, au moment même où les Carthaginois auraient pu se flatter des espérances les plus sérieuses, un coup terrible et imprévu allait les atteindre. À peine réunis, les deux généraux en vinrent à un tel degré de désaccord que, non contents de laisser échapper les occasions de battre l’ennemi, ils lui permirent, bien des fois, de prendre sur eux l’avantage ; tant était ardente la rivalité qui les animait (*). Avertie de ce dissentiment, la République
Sa jalousie l’empêchait de secourir le Suffète…
Ces malheurs ne furent pas les seuls : la ville d’Empories avait expédié par mer un convoi de vivres et de provisions que l’on attendait avec la plus vive impatience ; il fut assailli par une tempête et englouti dans les flots (*).
De plus, nous avons vu que la Sardaigne avait secoué le joug de Carthage et c’était une île qui, plus d’une fois, dans des circonstances critiques, avait rendu à la République des services considérables (*).
Enfin, calamité plus grande encore, Hippone et Utique, les seules villes d’Afrique qui eussent soutenu loyalement la guerre, qui avaient, jadis, repoussé les assauts d’Agathocle et ceux des Romains et qui, en aucun temps, n’avaient fomenté contre