Et pendant qu’il parlait de la sorte, voici que parut un second courrier ; il se disait envoyé par les gens de Tunis (*) : les conseils
LXXX. Autarite le Gaulois prit la parole : « Il n’y a pour nous, dit-il, qu’un moyen de salut, c’est d’abandonner tout espoir en Carthage. Quiconque attend quelque chose de la générosité de ces gens, ne saurait être un allié véritable. Ceux qu’il faut croire, ceux qu’il faut écouter, ceux à qui il faut obéir, ce sont ceux qui vous proposeront contre Carthage les extrémités les plus violentes et les plus impitoyables ; les autres, vous les traiterez en ennemis et en traîtres (*) ». Il termina par cette exhortation :
Il était écouté dans les assemblées, parce que la plupart comprenaient ses paroles ; à vivre depuis si longtemps dans les armes, il avait appris le phénicien, et la majeure partie des soldats entendaient suffisamment cette langue, qu’ils avaient eu le temps d’apprendre pendant la dernière campagne. Sa harangue eut un immense succès, et il se retira sous les applaudissements. Cependant, un grand nombre de capitaines des diverses nations se précipitèrent en souvenir de la bienveillance que Giscon leur avait jadis témoignée, ils voulaient s’élever contre ce supplice de