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aux rebelles ; les Mercenaires se saisirent d’Hannon, le mirent en croix (*) et finirent par exterminer tous les Carthaginois de

(*) [Flaubert a expliqué dans sa lettre à Sainte-Beuve, les raisons qui l’ont porté, « par amour de la clarté », à « fausser l’histoire » quant à la mort d’Hannon.] Voir Correspondance, III, p. 332.
Sardaigne avec une cruauté inouïe et après leur avoir infligé les supplices les plus raffinés (*). En peu de temps, ils se rendirent
(*) Page 283, ligne 4. On les rangea par terre, etc.
maîtres de toutes les places et gouvernèrent le pays sans partage, jusqu’au jour où les Sardes les rejetèrent en Italie. C’est ainsi que Carthage perdit la Sardaigne, si considérable par l’étendue de son territoire, sa population et ses richesses. Cependant Mathos, Spendius et le Gaulois Autarite (*) n’avaient pas vu sans
(*) Page 285, ligne 3. Enfin, les trois chefs et le Shalischim se demandèrent…
inquiétude Hamilcar se montrer si clément envers les prisonniers ; attirés par des procédés de ce genre, les Africains et les autres Mercenaires n’allaient-ils pas se tourner vers Carthage et profiter de l’asile qu’elle leur offrait ? Il importait donc de trouver quelque expédient nouveau qui excitât jusqu’à outrance la haine de leur soldatesque contre Carthage (*).
(*) Page 285, ligne 12. Donc, ils devaient poursuivre la guerre à outrance, etc.

À cet effet, ils réunirent leurs hommes et amenèrent au milieu d’eux un prétendu courrier qui leur était soi-disant envoyé par leurs compagnons de Sardaigne (*). La lettre dont ce courrier était

(*) Page 285, ligne 17. Deux heures après, un homme qui arrivait du côté d’Hippo-Zaryte, etc.
porteur leur recommandait de surveiller étroitement Giscon et les siens, dont ils s’étaient saisis traîtreusement à Tunis, comme nous l’avons dit ; il fallait faire bonne garde, car on savait que les Carthaginois avaient noué des intelligences dans le camp des Mercenaires pour délivrer leurs prisonniers (*). Aussitôt Spendius d’exhorter
(*) Page 285. (Les soldats grecs de la Sardaigne) recommandaient à leurs compagnons d’Afrique de surveiller Giscon avec les autres captifs, etc.
les Barbares (*) : « Gardez-vous, leur dit-il, de vous laisser
(*) Page 286, § 3. Spendius lut d’abord la lettre, etc.
prendre à la clémence qu’Hamilcar a affecté de témoigner envers