profondément ; ces officiers subalternes, ils s’en défiaient ; cette République se moquait d’eux. Ils marchèrent donc sur Carthage, et, au nombre de plus de cent vingt mille, vinrent camper à une distance de cent vingt stades de la ville, près de Tunis (*).
LXVIII. Quand les Carthaginois comprirent leur erreur, il était déjà trop tard. Ils avaient commis une première faute en laissant s’amasser dans une même région une telle multitude de Barbares, alors qu’ils ne pouvaient espérer, en cas de conflit, aucun secours sérieux de leurs troupes nationales ; et, faute plus grave encore, ils avaient laissé échapper les femmes, les enfants, les bagages des Mercenaires, au lieu de s’en servir comme d’autant d’otages, pour envisager la situation avec plus de calme et peser avec plus de poids sur la détermination des Barbares.
Voilà que le camp ennemi était à leurs portes : ils en furent effrayés.
Comment essayer de calmer la fureur de ces hordes déchaînées ? On s’y employa par tous les moyens. Les Mercenaires demandaient des vivres, on leur en envoya à profusion (*), pour des prix
À maintes reprises, on leur dépêcha en ambassade des sénateurs (*) avec promesse de satisfaire à leurs réclamations, aussitôt
Tous les jours, les Mercenaires imaginaient de nouvelles prétentions (*) : elles croissaient avec leur audace, et avec la crainte
C’est pourquoi, après avoir obtenu ce qu’ils voulaient sur la question de la solde, ils avancèrent de nouvelles exigences :