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saient ; on n’apercevait que les plumes des casques. Enfin, quand elle fut à cinquante coudées dans l’air, elle tourna de droite et de gauche plusieurs fois, puis s’abaissa ; et, comme un bras de géant qui tiendrait sur sa main une cohorte de pygmées, elle déposa au bord du mur la corbeille pleine d’hommes. Ils sautèrent dans la foule, et jamais ils ne revinrent.

Tous les autres tollénones furent bien vite disposés ; il en aurait fallu cent fois davantage pour prendre la ville. On les utilisa d’une façon meurtrière : des archers éthiopiens se plaçaient dans les corbeilles ; puis, les câbles étant assujettis, ils restaient suspendus et tiraient des flèches empoisonnées.

Les cinquante tollénones, dominant les créneaux, entouraient ainsi Carthage, comme de monstrueux vautours ; et les Nègres riaient de voir les gardes sur le rempart mourir dans des convulsions atroces.

Hamilcar y envoya des hoplites ; il leur faisait boire chaque matin le jus de certaines herbes qui les gardait du poison.

Un soir, par un temps obscur, il embarqua les meilleurs de ses soldats sur des gabares, des planches, et, tournant à la droite du port, il vint débarquer à la Taenia. Ils s’avancèrent jusqu’aux premières lignes des Barbares, et, les prenant par le flanc, en firent un grand carnage. Des hommes suspendus à des cordes descendaient la nuit du haut des murs avec des torches à la main, brûlaient les ouvrages des Mercenaires et remontaient.

Mâtho était acharné ; chaque obstacle renfor-