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VI

HANNON.




Jaurais dû l’enlever ! disait-il le soir à Spendius. Il fallait la saisir, l’arracher de sa maison. Personne n’eût osé rien contre moi !

Spendius ne l’écoutait pas. Étendu sur le dos, il se reposait avec délices, près d’une grande jarre pleine d’eau miellée, où de temps à autre il se plongeait la tête pour boire plus abondamment.

Mâtho reprit :

— Que faire ?… Comment rentrer dans Carthage ?

— Je ne sais, lui dit Spendius.

Cette impassibilité l’exaspérait ; il s’écria :

— Eh ! la faute vient de toi ! Tu m’entraînes, puis tu m’abandonnes, lâche que tu es ! Pourquoi donc t’obéirais-je ? Te crois-tu mon maître ? Ah ! prostitueur, esclave, fils d’esclave !

Il grinçait des dents et levait sur Spendius sa large main.

Le Grec ne répondit pas. Un lampadaire d’ar-