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gauche, à l’entrée d’une gorge profonde et presque à pic, la roche est entaillée de quantité de petites niches, comme sur la route d’Éleusis, mais bien plus nombreuses ; quelques entaillements quadrilatéraux, mais rares. D’abord, une espèce de chapelle avec des niches autour puis en retour ; tout le long de la roche, fendue de deux grandes fentes horizontales (naturelles ?), comme si l’on avait voulu en enlever une grande tranche, petits trous inégaux, gros comme les deux poings et plus, et niches ; à niveau du sol, entrée d’une grotte où il faut se courber pour pénétrer. — M. Buchon dit qu’au fond il y a un puits.

De l’autre côté du pont, en face, autre grotte naturelle beaucoup plus haute ; elle sert d’écurie à des ânes. Peu profonde et finissant en pointe. Est-ce là l’antre de Trophonius ? Mais Pausanias n’aurait pas dit : « L’oracle est sur la montagne qui domine le bois sacré », ou bien l’oracle était bien éloigné de l’antre. Ou aurait-il été sur ce qu’on appelle maintenant l’acropole ? S’il en est ainsi, ce ruisseau serait l’Hercyna ? mais où aurait été le bois sacré. « Lebadée est séparée par le fleuve Hercyna du bois sacré de Trophonius ». De l’autre côté ? mais où la montagne complètement pierreuse remonte tout de suite. En tout cas, la quantité de niches à offrandes que l’on voit, en cet endroit, peut permettre l’hypothèse.

Lebadée (Livadia), 9 heures du soir.

Mardi 7. — Quoique levés à 5 heures et demie nous ne sommes partis que deux heures après, grâce à la lenteur de Giorgi ; rien n’était prêt, et