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« Qui de nous, pygmées que nous sommes, pourrait faire ce qu’a fait l’extravagant François d’Assise, l’hystérique sainte Thérèse ? » (p. 452).

« Les plus belles choses du monde se sont faites à l’état de fièvre ; toute création éminente entraîne une rupture d’équilibre, un état violent pour l’être qui la tire de lui » (p. 453).

« Sans doute Jésus sort du judaïsme ; mais il en sort comme Socrate sortit des écoles des sophistes, comme Luther sortit du moyen âge, comme Lamennais sortit du catholicisme, comme Rousseau du xviiie siècle » (p. 455).

Histoire des perruques (Thiers).

« Constantin, se retirant à Constantinople, voulut donner sa couronne à saint Sylvestre ; mais ce pape la refusa à cause du respect qu’il avait pour la couronne cléricale : il ne prit pour diadème qu’une mitre ronde brodée d’or. Selon d’autres, Constantin offrit au même saint Sylvestre une couronne d’or enrichie de perles précieuses ; il la refusa comme un ornement qui ne lui était nullement convenable et se contenta d’une mitre blanche brodée » (p. 75).

« Les Maronites, s’ils ne trouvent pas d’eau bénite dans l’église, touchent la muraille du bout des doigts, qu’ils baisent après. »

Voir une page charmante sur les incommodités que les perruques apportent aux ecclésiastiques (p. 341).

Ces moines du mont Athos, ὀμφαλοψυχὴς, ayant l’âme dans le nombril, sont une preuve de plus de l’infiltration bouddhiste en Occident vers le commencement du christianisme.

Pourquoi le catholicisme, qui damne la nature, voit-il de mauvais œil les conquêtes sur la nature ? C’est qu’il sent au bout d’elles la Science.

Chemins de fer (à propos des pèlerins de Lourdes). — L’invention des chemins de fer fut mal vue par le clergé, témoin le mandement de l’évêque de Besançon, Bouvier, qui les considère comme envoyés par Dieu pour punir les hôteliers de la violation du dimanche. Les libres penseurs, au contraire, les ont considérés comme devant favoriser leurs vues par le rapprochement des