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montoire de Kamart, avec la crête promontoire fermant le golfe de la Marsa ; par derrière, montagne de Porto-Farina, gris, brumeux, avec des plaques blanches, la pente du promontoire de Kamart est gris rose ; près de moi, à droite, la pente et le village de Sidi-bou-Saïd ; à gauche, au fond, montagne brumeuse, bleue, presque gris noir ; Sebkha, sables à peine perceptibles, plaine.

En regardant Saint-Louis : en face, plaine, Saint-Louis au delà, et, à droite, le golfe de Tunis ; à gauche, Kasnadar, mer bleu vert, Hammam-lif.

Pour venir là nous avons pris un ravin très large, d’argile rouge ; ça a l’air de vagues de sang pétrifiées. On y trouve des restes de fouilles, le dessus d’une voûte. Il se bifurque et, au bas de sa branche droite, en regardant la mer, quatre grandes ruines et un mur.

Ces restes sont énormes, l’épaisseur des murs a environ deux longueurs de cheval ; le mur isolé à droite (sous la maison du Kasnadar) est en pierres de taille.

La mer rentre et, deux cents pas plus loin, deux entrées de voûtes, un mur à ras du sable ; cent pas plus loin, une masse énorme qui fait cap ; on y entre : c’est une grande voûte, plus de deux fois haute comme moi à cheval.

En dehors, du côté de Saint-Louis, c’est comme une montagne qui a plus de soixante pas de largeur ; c’est bâti avec des galets de la mer. Immédiatement après, les rochers qui descendent font une défense naturelle ; ruines mêlées aux rochers, puis, pendant soixante pas (sous le fort), je longe les restes d’un mur énorme qui devait être un quai.