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là, des blocs de maçonnerie : nous marchons sur les restes d’une chaussée romaine.

À gauche, des entrées de caves, de souterrains ; elles sont surmontées de petites collines qui ont l’air artificiel et sont à pans droits.

À droite, le bourrelet des collines, extrêmement bas, se relève, finit brusquement et laisse la plaine à découvert, indéfiniment, du côté de l’Est ; à droite, c’est comme un grand demi-cirque : montagnes à base très large, mamelonnées, couvertes de bois et de broussailles ; elles ont des lambeaux de verdure çà et là.

Un vallon de cent pas de long sur vingt-cinq de large, chemin au milieu, de l’eau, de longues herbes ; un palmier se découpe, à gauche ; un troupeau qui pâture, au loin, fait comme des bornes noires dans la campagne.

Nous tournons à gauche : ruines informes, grands blocs de maçonnerie comme si un tremblement de terre les eût renversés ; à notre gauche, le vallon se ferme en courbe.

Monté sur le sommet du cirque, près des aqueducs. Tournant le dos au soleil levant, on a devant soi, visible, une partie de la plaine d’où la mer s’est retirée. L’eau de l’aqueduc venait de la montagne à gauche (en se tournant vers l’Ouest).

Les citernes sont de même construction qu’à Carthage, à demi enfoncées ; mais, bien que Bogo prétende qu’elles se communiquaient, elles ne s’entre-croisent pas.

La face Est des grandes ruines regarde un espace semi-circulaire, qui devait être le théâtre. Le Forum, plus douteux, était placé au-devant de