Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’Hugo, c’est un ancien voltairien devenu catholique, il accomplit toutes ses pratiques ; est-il sincère ? Front élevé, exalté, petite taille, bouche épaisse et très sensuelle.

Anecdote : dans la Polynésie, toutes les femmes, lorsqu’elles sont vieilles, se font ...... par des chiens ; elles poussent des cris affreux lorsqu’on en tue un.

La nuit est douce, humide, claire, cependant la lune de temps à autre voilée ; les étoiles brillent et la mer est calme.

À notre droite, nous passons près des « Deux-Frères », qui ont l’air de vagues éléphants ou d’hippopotames, de je ne sais quels monstres sortant de la mer ; ces grandes masses noires sont effrayantes sous la lune au milieu du désert des flots. Les falaises, qui se suivent depuis Philippeville, finissent au cap Blanc ; le rivage s’abaisse et continue à plat ; au loin, à gauche, les Cani.

L’entrée par la Goulette me rappelle l’Égypte : terrains bas, murs blancs, du bleu, du bleu ; une silhouette d’homme ou de maison se dessinant là-dessus ; douane, barque, deux grandes voiles. Bon vent, nous penchons. La couleur jaune du lac me rappelle le Nil.

Hôtel de France, dans une ruelle, comme l’Hôtel du Nil ; un tas de femmes qui cousent et repassent dans le patio. Petite chambre.

Promenade dans les bazars, conduit par M. de Kraff. Babouches.

Cimetière qui domine la ville. — En nous en retournant par le quartier maure, un Aïssaoua qui faisait danser des serpents ; vieux, en haillons,