Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rivoli ; des Arabes jouent des couteaux au tourniquet, beaucoup de cafés, café Defoy sur la place, en vue de la mer. — Deux petits rochers à l’entrée du golfe. — L’Hermus est en face de moi, devant Stora ; à gauche, sur les rochers, la route de Stora à Philippeville ; sous ma fenêtre, allant à droite, un chemin. La mer est toute bleue, des cormorans jouent dans l’air. J’ai pris une bouteille de limonade gazeuse sur la terrasse de l’Hôtel des Colonies, au rez-de-chaussée.

Philippeville est bâtie dans une espèce de ravin qui descend vers la mer.

Dimanche, 4 heures et demie du soir.

Philippeville. — En regardant la mer, au fond, un bout de la montagne ; rocher et, à droite, deux casernes. La ville au milieu. En bas, maisons à toits en tuiles, elles sont blanches et toutes modernes. Je suis sous la mosquée qui est bâtie sur le versant droit (tournant le dos à la mer) ; j’ai passé par la rue de Kébir : roses, nopals, petites fleurs bleues.

En regardant la vallée, on a : à gauche, montagne ; à droite, idem qui la rejoint ; très vert, avec des bouquets plus foncés, taches d’or par places. Le mur des fortifications est devant moi.

Rencontré trois religieuses et des enfants qui faisaient s’envoler des écouffles. — Il y a devant la mosquée où je suis beaucoup d’herbes, des oiseaux crient dans les créneaux de la mosquée ; en face de moi, derrière une quatrième caserne, une grande meule de foin ; çà et là un bouquet de genêts. Le ciel bleu pâle.

À mon second séjour à Philippeville, le soir,