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teint animé en dessous, maigre, pas de dents, vêtu de noir.

Guide. Saint Pierre en larmes entendant le coq chanter. — Composition absurde et d’une sentimentalité ridicule. Il est posé sur le genou gauche et écarte les bras en levant la tête de côté et pleurant, le col tendu. Draperie jaune sur son vêtement vert. Dans un coin, le coq.

Rembrandt. Son portrait, jeune. — De face, toque noire, hausse-col de fer, manteau et chaîne d’or par-dessus, figure hardie et attirante. Très belle toile, mais quelle différence comme peinture et intensité morale avec son portrait vieux, à Naples !

Salvator Rosa. La Conjuration de Catilina. — Au premier plan, deux hommes se donnent la main. Clair-obscur général, la lumière éclaire vivement le bras de l’homme (de droite) qui tient une coupe ; ce bras a une cotte de mailles et sur la cotte de mailles une chemise ; un manteau terre de Sienne par-dessus son armure. Figure ardente et animée. Les autres conjurés sont dans le fond.

Titien. — La maîtresse du Titien. Robe bleue à broderies, manches violettes, collier et chaîne d’or, boucles d’oreilles d’or en corail et en perles, cheveux roux avec des yeux noirs, sourcils très soigneusement arqués, figure raide, tenue gothique et empesée. Tableau de caractère, mais d’une exécution médiocre relativement au Titien. Quelle différence avec le portrait de Cornaro !

Botticelli. — La Belle Simonette. — Tout à fait de profil, maigre et mince, robe couleur purée de lentilles ; ses mains, ou plutôt sa main est dans sa poche ; le col, excessivement long et mignon,