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pied droit en avant, se détourne, et la touche de la main droite à la tempe.

Bernardo Luini. Saint Jean-Baptiste (3e gal. des écol. ital.). — Tenant la croix de la main gauche et montrant de la droite écrit sur le mur : « Ecce Agnus Dei ». — Chevelure en tire-bouchons, la bouche sourit et remonte en demi-lune, les yeux sourient et remontent par les coins ; mignardise du faciès exagérée, ça finit par devenir grimacier ; le bras droit très mauvais. Peinture solide, d’un joli ton blond chaud, mais la figure du saint Jean-Baptiste me paraît déplaisante au suprême degré, le type de l’école est exagéré ici de façon à dénaturer l’idée même du tableau.

Salvator Rosa. Jésus disputant au milieu des docteurs de la loi. — C’est dans le clair-obscur, Jésus est vu de profil et même moins que de profil ; il est, à coup sûr, moins important là que le dos jaune d’un docteur en turban blanc, couleur magnifique. Tête chauve d’un homme qui est en face Jésus. Admirable couleur qui passe sur tout.

Salvator Rosa. Jésus allant au Calvaire succombe sous le poids de la croix. — La scène se passe de nuit. — Véronique, en jaune, hommasse, bras énormes, se penche vivement en tendant le mouchoir qu’elle tient du bout des doigts ; le Christ, succombant, est très empêtré dans sa tunique ; tombé sous la croix, il s’appuie de la main gauche. Au fond, de face, en raccourci, un soldat à cheval, portant un bâton, pousse sa bête en avant pour qu’on relève le Christ et qu’on se dépêche. La lumière, venant de côté, passe sur le dos jaune de la Véronique, sur le torse nu d’un homme, en tête de la croix, sur le bras un peu verdâtre du