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MUSEE BORBONICO[1].

tableaux.

Rembrandt. Portrait de Rembrandt peint par lui-même, 386. — En pelisse de velours grenat, bordée de fourrure, il porte au col un collier avec une décoration, la toque de velours noir est inclinée sur le côté gauche. Front large et plein, bossu, en pleine lumière, du côté droit ; œil rond, menton rond, petite bouche rentrée, nez en pied de marmite ; sa joue par le bas fait bajoue et s’appuie, en plis, sur le col de la chemise, qui paraît un peu. Il était laid mais bien beau, l’œil ne se détache pas de cette peinture vivante et d’un relief inouï, c’est peint d’une grande et forte manière et comme sculpté dans la couleur.

Spielberg. Chanoinesse assise. — Toute en noir, avec une fraise également tuyautée tout autour de la tête. Robe gris noir, les tempes maigres et rentrées, les sourcils blonds et rares ; les yeux très beaux et encore jeunes sourient avec finesse, ainsi que la bouche dont les commissures à boulettes et à chairs molles sont très soignées ; les paupières très régulières. C’est une blanche et gaie figure de dévote mondaine ; ses mains fortes et nourries, très bien faites. De la main gauche elle tient des gants en peau.

Lucas de Leyde. Un dévot avec sa famille adorant le Calvaire, triptyque. — Le Calvaire est au milieu.

  1. Voir Correspondance, II, p. 54.