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comme la courbe de l’arc dont la marche serait la corde. Est-ce là l’opisthodome ou trésor public ? Au delà de la partie la plus convexe de cette courbe, c’est un mur haut de deux pieds et demi environ. Le mur du naos se présente, ouvert par une porte, trois marches, la première plus haute que les deux autres, vous ramenant dans la galerie extérieure, côté oriental. Sur la face occidentale du naos, se voient encore assez nettement des cavalcades de même style que les tablettes exposées dans l’intérieur du Parthénon. Ces sujets (courses olympiques) devaient régner tout le long de la frise du naos.

Aujourd’hui, 23 janvier, jeudi, j’ai été dire adieu à l’Acropole.

Dans le Parthénon, aux pieds d’une des tablettes, un fémur rongé, tout gris.

Il faisait grand vent, le soleil se couchait, le ciel était tout rouge sur Égine ; derrière les colonnes des Propylées, il s’épatait en jaune d’œuf.

Comme je revenais du temple de Neptune, deux gros oiseaux se sont envolés de dessus le fronton et sont partis dans l’Est, du côté de Smyrne, de l’Asie.

En poussant la porte de l’Acropole, j’ai remarqué qu’elle grinçait péniblement, comme celle d’une grange.

J’étais sorti et je regardais le théâtre d’Hérode, quand un soldat est venu me vendre, pour deux dragmes, une petite figure de femme à coiffure retroussée sur le sommet de la tête.

Une femme en haillons et que je n’ai vue que de dos montait dans la citadelle.