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Nous allons loger chez M. Eugène de Salmont, médecin français, de Marseille. Il vient de quitter Samos et porte un grand fez à la grecque, avec un large col de chemise rabattu sur sa redingote verte.

Promenade tout le long de l’aqueduc. Les piliers des arcades sont seuls restés, ça fait des piliers carrés se suivant régulièrement dans la campagne, au milieu des arbrisseaux et de la verdure. Ton gris des pierres. En certaines parties la construction est faite avec des pierres rapportées et qui avaient servi à d’autres architectures ; au bout de l’aqueduc, quelques arcs sont encore intacts et même avec la pile supérieure. La campagne et les montagnes bleues vont se renforçant de ton à mesure qu’elles s’éloignent, vues par le cadre des arcs gris. Sur quelques-uns des arcs en ruines, grands nids de cigognes délaissés.

Visite au second du gouverneur. Nous voyons passer sa fille près de nous avec des piastres sur sa tête. — Une pastèque sur une planche est atteinte par M. Salmont. — Inscriptions grecques très nombreuses.

Au bout du pays, tombeaux à colonnes, édifice de marbre carré posé sur maçonnerie. La première partie est une muraille de huit pieds de haut ; là-dessus sont des colonnes doubles ; aux coins, ce sont des piliers carrés, toutes les autres colonnes sont rondes, doubles. La partie inférieure, où était le corps (?), est une petite salle à piliers carrés, sans ornement, et pleine de toutes les m… du pays.

Le soir, chez le docteur, visite d’un compatriote, levantin de Smyrne, figure et mains de