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stamment dans les églises grecques saint Jean, saint Georges et saint Spiridion ; dans l’église de Colossi le portrait de Spiridion est sur un pupitre séparé). — Parvis très propre, mosaïque en cailloux blancs et noirs faisant des arabesques, des ifs, etc. Ce dallage est très répandu à Rhodes, et on le retrouve sur les ponts (qui sont loin d’être beaux comme ceux de la Syrie). Nous allons à pied jusqu’au village. — Un café dont on répare le toit et où l’on manque de nous assommer. Nous y fumons un narguileh et mangeons du pain et des raisins.

Villa Nuova. — Trois ou quatre maisons, ruines du château où il y avait une église, un peu de souterrains. — La mer vue par l’encadrement des brèches. — Une petite fille de douze ans, en blanc, se sauve de nous, avec frayeur, en poussant des cris.

Nous suivons la plaine. — Dans un champ, entre nous et la mer, femmes qui travaillaient, elles étaient toutes en blanc et la tête baissée, je les avais prises de loin pour des tombeaux turcs. — On traverse le lit d’un ravin desséché. — Lauriers-roses. — On tourne à gauche.

Kolossi, sur une petite éminence. — Église grecque : un Jugement dernier dans le goût de ceux de Saint-Saba ; un saint Georges terrassant le démon, lequel a barbe et cheveux blancs et ressemble à M. Mayart, conseiller de préfecture à Rouen. — Notre moucre Dimitri embrasse les saintes images. — Champs pleins de chênes et d’oliviers, d’oliviers surtout. — L’île de Scarpento en face de nous, un peu sur la gauche. — Le soleil se couche, brume à l’horizon, les nuages sont vert