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Après Trienda on tourne à gauche. — Champ d’oliviers. — Nous gravissons le raidillon qui mène à Philérimos (l’ancienne Rhodes), situé sur une hauteur ; les grands pins d’Italie, au bord du ravin, tranchent par leur verdure pâle sur la couleur presque noire des montagnes ; notre sentier est bordé d’arbousiers avec leurs fruits, de myrtes, de rhododendrons et de bruyères gigantesques. Nous montons jusqu’à une fontaine qui coule sous un grand mûrier ; à côté est une petite maison blanchâtre, perdue dans la verdure et précédée d’une tonnelle droite toute couverte de pampres. — Là nous quittons les mulets et nous montons à pied. — Sapins verts au pied d’une sorte de falaise rouge.

Philérimos. — Tout le sommet de la montagne était certainement autrefois ceint de murailles entourant la ville et la forteresse. — Deux ruines moyen âge, la seconde, celle du côté Est, plus grande, mais ces deux ruines (une église gothique convertie en bergerie) sont sans importance.

De la hauteur de Philérimos on a sous soi un immense cirque dont on occupe le sommet. Au premier plan, des sapins verts et au bout du cirque la mer ; en face, la côte de Caramanie ; des montagnes des deux côtés, qui forment les parois (s’abaissant et fuyant) du cirque. Quand on se retourne du côté de l’intérieur de l’île, ce sont des vallons et des mamelons gris, couverts de grandes plaques vertes çà et là ; les derniers plans sont bleus et bruns. Nous redescendons la montagne, la route continue dans la plaine.

Thremasi. — Église grecque, très propre ; le saint Jean est avec des ailes. (On retrouve con-