Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une piastre d’argent au milieu, figure énergique et vive, me salue de « combakrer ».

Naplou, tout en pierre, dômes et murs à lignes droites. Sur la gauche, avant d’y arriver, on traverse un bois d oliviers. Grands et ombreux jardins, de l’eau qui coule, petits chemins de verdure, avec des ronces qui retombent des branches ; des m..... sur la berge des ruisseaux. Nous sommes campés dans un jardin, sous un mûrier gros comme un chêne raisonnable. Il y avait tantôt des femmes non voilées qui y prenaient le frais, Joseph a établi sa cuisine auprès ; un homme du jardin, gardien ou jardinier, a pris une grosse couleuvre noire.

À Naplou, mêmes constructions qu’à Jérusalem, bazars plus beaux. Nous traversons la ville dans toute sa longueur et revenons de même, après nous être arrêtés à un café. La mosquée a pour porte principale le portail d’une église du temps des croisades, dernier roman, chapiteaux à feuilles d’acanthe ; le dessus du portail, nervures successives superposées, arcadiques, le tout d’un style très intact. Des peaux, devant quelques boutiques, sont à sécher par terre, on marche dessus. Un Copte à turban noir nous montre quelques pierres insignifiantes. — Énormité des bouillottes à eau dans un ou deux cafés. — Habar en laine blanche ou laine de soie. — Quelques hommes portent le tarbouch ainsi : autour de la tête un petit turban, le tarbouch est tiré en arrière (étant retenu à la tête par ce turban de manière que le fond retombe de côté à un pouce ou deux de l’épaule).

Nous quittons Naplou le matin. Verdure et maison à notre gauche, exécrable chemin jusqu’à