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La déception, s’il y en avait une, ce serait sur moi que je la rejetterais et non sur les lieux.

En revenant, nous sommes entrés sur le seuil de l’église protestante : messieurs en noir, assis sur des bancs de chaque côté ; autre monsieur en rabat dans une chaire, à gauche, lisant l’Évangile ; murs tout nus ; ça ressemblait à une école primaire ou à une salle d’attente dans un chemin de fer. J’aime mieux les Arméniens, les Grecs, les Coptes, les Latins, les Turcs, Vichnou, un fétiche, n’importe quoi ! Adieu ! bonsoir ! c’est assez ! sortons de là ! Nous n’y sommes pas restés un quart de minute, et j’ai eu le temps de m’y ennuyer véritablement et profondément.

Dans l’après-midi, avec Stephano, Iousouf, Sassetti et deux moucres, visité les tombeaux des Rois, la montagne des Oliviers, Siloë et la maison de Caïphe.

À l’ouest de la ville, tombeaux des Rois. On entre par une espèce de grotte ouverte. — Ouverture à gauche où il faut se courber pour passer. — C’est une série de salles (il y en a deux étages), avec des excavations dans le mur. L’entrée est petite et carrée. — Chaque caveau contient généralement la place de trois cercueils, un au fond, deux de chaque côté. Sur les côtés de ceux-ci, petits trous dans le mur, en forme de pyramide creusée, faits pour contenir des lampes sépulcrales. Après l’Égypte cela n’a rien que de très médiocre ; c’est un travail de carrier assez habile, voilà tout.

Le jardin des Oliviers, petit enclos en murs blancs, au pied de la montagne de ce nom. — Grand vent, les oliviers au feuillage pâle et argenté tremblaient, l’air était âpre quoique chaud,